Le goyavier (Psidium guajava) est un petit arbre fruitier que l’on retrouve à l’origine dans les régions tropicales d’Amérique. Ses fruits, nommés goyaves, sont comestibles. Ils sont jaunâtres, charnus, avec une chair rosée délicieuse. Vous songez à planter un goyavier dans votre jardin ? Découvrez ici de précieux conseils et informations pour pouvoir faire pousser un beau goyavier et en profiter autant que possible.
Sommaire
Où et quand planter un goyavier ?
Les goyaviers poussent le mieux dans des régions où l’on observe des températures nocturnes hivernales d’environ 10 °C. Les sols de types les plus divers leur conviennent, qu’ils soient lourds ou légers, acides ou basiques. Cependant, le goyavier n’aime pas les sols salés et préfère un sol légèrement acide, frais et bien drainé.
Mettez votre goyavier en terre au printemps (avril-mai) lorsqu’il n’y a plus de risque de gelée. Trouvez un emplacement bien ensoleillé, de préférence devant un mur orienté au sud. Un emplacement légèrement ombragé pourrait également faire l’affaire. Si votre sol est trop basique, n’hésitez pas à lui ajouter un peu de soufre.
Comment plante-t-on un goyavier en pleine terre ?
Pour planter votre goyavier en pleine terre, vous devrez retourner le sol en profondeur pour faire de la place aux racines. Comptez environ 0,6 m dans tous les sens (longueur, largeur et profondeur) et disposez une couche de 20 centimètres de graviers au fond du trou. Ajoutez également un peu d’engrais organique comme de la fumure.
Après avoir planté votre arbre, arrosez régulièrement pendant les premiers jours pour une bonne reprise.
Et la culture en pot ?
Vous pouvez tout à fait opter pour une culture en pot du goyavier dans votre jardin. Cet arbre se prête bien à ce type de culture, et les fruits que vous récolterez seront de la même taille que si vous aviez planté votre arbre directement en terre. Pensez à choisir une culture en pot pour un plant jeune. Ainsi, vous pourrez rentrer votre arbre à l’intérieur quand les temps deviendront un peu trop durs.
Pour les meilleurs résultats, au moment de planter le goyavier dans son pot, il vous faudra disposer des billes d’argiles au fond d’un pot, avant d’y ajouter un terreau bien riche, du sable et du compost.
Quelles sont les espèces et variétés de goyaviers ?
L’espèce de goyavier Psidium guajava (goyavier pomme) est le type de goyavier le plus répandu, le plus cultivé pour l’exportation et le plus commercialisé. Il est autofertile, c’est-à-dire capable de féconder ses propres fleurs, même si la pollinisation est améliorée par la proximité d’un autre cultivar.
Il existe de nombreuses variétés de Psidium guajava, même si elles ne sont pas particulièrement faciles à distinguer. Découvrez quelques-unes de ces variétés parmi les plus populaires :
- Red Indian : ce type de goyavier présente des arbres à couronne dense, hauts d’environ 10 m, avec un tronc plus ou moins noueux. Les feuilles sont persistantes, tandis que les fruits sont jaunes et parfois rosés. Ils sont très bons et possèdent de nombreuses petites graines. Cette variété donne une bonne récolte en fin d’automne et début d’hiver ;
- Lucknow 49 : cette variété de goyaviers est vigoureuse et donne de gros fruits ovales dont la peau est jaune-rose. Sa chair est blanche et particulièrement sucrée ;
- Ruby Suprême : la végétation du Ruby Suprême est pareille à celle du Red Indian. Ce goyavier présente de gros fruits très aromatisés. Ils sont jaunes, avec une chair rose et peu de graines. Il faut compter environ deux à trois mois après la floraison pour pouvoir les récolter ;
- Safeda : le goyavier Safeda est un grand arbre vigoureux qui possède une large couronne et qui résiste bien à la sécheresse. Ses fruits sont sucrés et gros. Ils ont une apparence ovale, avec une peau douce d’un jaune pâle. La chair est blanche et ferme et on y retrouve de nombreuses graines dures.
Le goyavier de chine ou goyavier fraise (Psidium cattleianum) est une espèce de goyavier originaire de la côte Est du Brésil. Son espèce type présente de petits arbres dont l’écorce est lisse. Ses fleurs à cinq pétales sont parfumées et ses fruits sont rouge pourpre. Ils arrivent à maturité en été et début d’automne sous un climat méditerranéen. Cette espèce de goyavier préfère les zones humides et résiste bien aux sols pauvres et aux brèves gelées jusqu’à -5 °C.
Le goyavier du Brésil (Feijoa sellowiana) est également une espèce populaire de goyavier. Il produit des fleurs remarquablement belles et conserve son feuillage en hiver. On l’utilise notamment à des fins décoratives. Ses fruits possèdent une chair blanche à l’arôme d’ananas et de fraise, et son goût est acidulé.
Comment entretenir votre goyavier ?
Taillez votre goyavier au printemps, une fois tous les deux ans. Réalisez une taille légère pour vous débarrasser des rameaux qui partent du tronc. Chaque automne, vous devrez procurer de la matière organique à votre arbre pour que le sol conserve un niveau de fertilité suffisant.
Si votre goyavier est en pot, fertilisez-le deux fois par mois pendant l’été et une fois par mois au printemps, en vous servant d’un engrais pour arbre fruitier. N’oubliez pas de toujours correctement l’arroser pour éviter un retard de floraison. Vous éviterez également ainsi la chute des fruits.
Pendant la mauvaise saison, il vous faudra songer à protéger votre arbre. Si les plants adultes peuvent résister à des gelées de -4 °C, les jeunes plants quant à eux sont beaucoup plus fragiles. Utilisez un voile d’hivernage pour recouvrir les branches de votre goyavier, paillez son pied avec des fougères et recourez à un cordon chauffant au besoin.
Attention aux maladies et aux insectes
En France, les ennemis les plus redoutables du goyavier sont les cochenilles, les pucerons et les acariens, surtout si vous avez planté votre arbre en terre. Prenez également garde à l’oïdium : n’arrosez pas sur une terre toujours humide et veillez à ne pas laisser de l’eau stagner dans la soucoupe, pour un goyavier en pot.
Récolte et consommation des fruits du goyavier
Attendez que la peau des fruits de votre goyavier commence à jaunir ou rosir avant de songer à les cueillir. Sous le climat méditerranéen, la récolte se fait idéalement en fin automne ou début hiver. Une goyave mûre cède légèrement sous la pression des doigts.
Si vous choisissez de cueillir vos goyaves encore vertes, elles pourront se conserver pendant deux à cinq semaines. Pour qu’elles mûrissent plus vite, vous pourrez alors les envelopper dans du papier brun avec une banane. Plus les goyaves sont molles, plus elles sont sucrées et délicieuses, et plus vite elles peuvent pourrir. Les goyaves mûres peuvent être conservées pendant deux jours au réfrigérateur.
Comment consommer la goyave ?
Vos goyaves mûres peuvent être consommées en entier, chair et peau. Vous pouvez ajouter des assaisonnements à la chair si vous le souhaitez, comme de la sauce soja ou du vinaigre. Les gelées de goyave, de même que le jus de goyave, ou les confitures de goyaves sont également très bonnes. Cependant, rien ne vaut une goyave consommée de façon naturelle, en croquant directement dans la chair.
La goyave peut être consommée cuite ; être ajoutée à des sauces pour une combinaison sucrée salée unique et savoureuse ; être intégrée à des tartes ou de la crème glacée ou être savourée avec du lait de coco.
Le goyavier : de nombreux bienfaits, du fruit aux feuilles
En plus d’être un fruit savoureux, la goyave vous réserve de nombreux bénéfices :
- La goyave vous aidera à faire le plein de fibres alimentaires, pour un meilleur transit intestinal ;
- Elle se compose d’eau à 83 % et représente donc une bonne source d’hydratation ;
- Elle est riche en antioxydants : sa peau en contient cependant 10 fois plus que sa chair ;
- Elle est bonne pour la santé cardiovasculaire ;
- Elle représente une bonne source de vitamine A et C : il y a environ 250 mg de vitamine C dans 100 g de goyave, c’est-à-dire plus que les oranges et les kiwis en contiennent ;
- Elle aide à réguler le cholestérol.
Par ailleurs, les feuilles du goyavier sont riches en lycopène, lutéine et zéaxanthine. Ces substances sont bonnes pour la santé des yeux et peuvent prévenir l’apparition de certains cancers. On leur prête par ailleurs des propriétés anti-diarrhée, astringentes et bactéricides (en décoction).
L’histoire du goyavier
Rappelez-vous que le goyavier est originaire des régions tropicales d’Amérique. Le premier Européen à mentionner fut Ramon Pané, un compagnon de Christophe Colomb qui vécut sur l’île de Saint-Domingue parmi les Indiens taïnos entre 1494 et 1499. Ces derniers raffolaient des goyaves et infusaient l’écorce des goyaviers pour soulager la diarrhée.
Les Portugais ont probablement été les premiers à introduire la goyave en Afrique et en Asie. En 1590, elles auraient été servies à la table de Muhammad Akbar, empereur moghol, avant de faire leur apparition au Bengale sous les noms de « peyara » ou « peara ». Le mot français « goyave » vient du nom « guayabo » en espagnol, lui-même issu de l’arawak « guayabo » (de la langue amérindienne arawak). En 1753, Carl Von Linné décrit la goyave dans son ouvrage Species plantarum sous le nom de Psidium guajava.