Cultiver des produits bios dans son jardin : Idées et conseils

0
1579

Une culture sans produits chimiques, ce n’est pas facile, c’est épuisant, c’est long, mais c’est surtout possible. Voici des idées et conseils pour vous simplifier la tâche.

Sommaire

Désherbez sans pesticide

Le désherbage est important pour apporter de la lumière aux plantations. En effet, certaines plantes sont toxiques ou très allergisantes (ambroisie, datura, belladone) pour les cultures. Sans oublier qu’elles puisent tout comme les cultures, leurs nourritures dans le sol. Il est donc important de s’en débarrasser pour permettre aux cultures de se développer dans de meilleures conditions. Le principe d’un jardin bio étant « zéro produit chimique », il faudra donc adopter le désherbage traditionnel. Vous pouvez vous débarrasser de la végétation envahissante à la main en vous procurant des outils comme la binette, la ratissoire (à pousser ou à tirer), la serfouette, le grattoir, le couteau désherbeur, le désherbeur à deux dents, le désherbeur thermique pour arracher facilement les mauvaises herbes. Vous pourrez adapter votre outil à l’espace à désherber selon qu’il s’agisse d’une allée, d’un massif, de l’espace entre des rangs ou des touffes de vivaces. Il existe plusieurs manières de désherber naturellement. Utilisez du vinaigre, du sel et de l’eau. Mélangez cinq litres d’eau, un kilo de sel iodé, et 200 ml de vinaigre blanc. Arrosez de ce mélange les mauvaises herbes et laissez agir. Lorsque la végétation commencera à jaunir et à faner, arrachez simplement. Le bicarbonate de soude a aussi plein de vertus pour le jardin bio. Vous pouvez l’utiliser comme désherbant ou pour protéger les cultures contre les champignons et d’autres maladies comme le mildiou ou l’oïdium. Mélangez 70 g de bicarbonate de soude avec 1 L d’eau bouillante puis versez le mélange sur les mauvaises herbes. L’opération est à renouveler une à deux fois par an.

Utilisez des techniques de culture bio

Ce sont des techniques sans labour qui permettent de moins perturber la vie du sol. De nombreux jardiniers adoptent la fourche écologique qui permet d’aérer ou de décompacter la terre au lieu de la retourner. Cependant, cette méthode ne convient pas à tous les types de sol et de culture. Pour les terres lourdes (argileuses, limoneuses) ou pour des cultures comme la pomme de terre, le labour est indispensable pour ameublir le sol plus en profondeur. La technique de culture bio doit être accompagnée d’un apport de matière organique (fumier, compost, paillage) afin d’enrichir le sol et de favoriser une couche meuble et vivante en surface. Il faudra ensuite demander la livraison d’un panier bio chez vous !

Fabriquez vos propres engrais

Voici quelques astuces pour obtenir un compost riche pour bien nourrir la terre. Un bon compost doit être équilibré en carbone et en azote, ni trop humide ni trop sec. Le compost idéal sera composé d’un tiers de matière organique riche en azote et de deux tiers de matière plus carbonée. L’azote se trouve dans toutes les matières vertes (légumes, herbes, épluchures), le carbone dans les éléments comme la paille, le bois non traité, etc. Vous pouvez également mettre dans votre compost des coquilles d’œuf, du marc de café, ainsi que la taille des haies bien broyées. Évitez les agrumes. Ils dégagent de l’acide. Évitez également les végétaux malades, les déchets de viande et poisson, et les excréments d’animaux domestiques, porteurs de pathogènes. Remuez votre compost tous les mois pendant au moins six mois. Vérifiez qu’il reste légèrement humide sans être détrempé, et ajoutez-le à la terre à l’automne.

Repoussez les nuisibles naturellement

L’un des problèmes les plus récurrents du jardin bio, ce sont les multiples agressions. Les mollusques s’attaquent aux jeunes plants pendant la nuit ou bien lors d’épisodes pluvieux. Les escargots utilisent leur langue dentée pour trouer les feuilles de salade, les tiges, les pois et les pommes de terre. Le taupin est un autre ennemi récurrent des légumes. Sa larve se nourrit des racines des végétaux ainsi que de tubercules. Ce qui entraîne des plantes flétries ou très peu productives. Aujourd’hui, de nombreuses techniques permettent de pratiquer une lutte biologique contre les nuisibles et maladies du jardin. Entre les purins végétaux, les produits naturels (soufre, cuivre, savon noir, huiles essentielles…) et les auxiliaires, voici quelques astuces pour lutter faire naturellement face aux nuisibles.

Des pièges naturels

Pour un jardin sain toute l’année, réservez un coin aux herbes folles et aux orties, aménagez une mare, et installez des haies qui fleurissent à des dates différentes. Cela favorise l’implantation des insectes et animaux utiles aux plantes. Les coccinelles et les forficules (ou pince-oreilles) dévorent les pucerons, les hérissons s’attaquent aux limaces et escargots, les oiseaux picorent les semis, mais ils mangent aussi certains ravageurs. Vous pouvez aussi utiliser des moyens mécaniques pour protéger les plantes. Installez des filets fins pour éviter que les larves ne se déposent sur les feuilles ; des colliers anti-fourmis qui empêcheront les insectes de grimper dans les arbres et d’attirer les pucerons.

Des purins pour prévenir les attaques

Pour lutter contre les ravageurs, le purin de tomates est très efficace en prévention contre les attaques de teignes du poireau ou de piérides du chou. En début d’été, après avoir taillé vos tomates, ne jetez ni les gourmands ni les feuilles. Récupérez-les pour réaliser un purin à pulvériser sur les plantes, dès que les premiers vols de papillons débutent. Renouvelez l’opération après une pluie ou tous les 5 jours. Le purin d’ortie a une action répulsive contre de nombreux insectes dont les pucerons et les altises. Il est aussi un bon engrais de croissance en arrosage au pied des plantes. Le purin de consoude a les mêmes propriétés que celui d’ortie. Mais, il contient du potassium et de nombreux minéraux. Il libère aussi moins d’azote. Il convient très bien aux plantes à fleurs et à fruits. Le purin de fougère est lui aussi un excellent répulsif contre les insectes comme les pucerons, les larves de taupin et les cochenilles en tous genres. Il peut être utilisé en pulvérisations préventives tous les 8 jours ou en soin curatif à renouveler tous les deux jours jusqu’à disparition des derniers ravageurs.

Des purins pour lutter contre les maladies

Le purin de prêle est utilisé en préventif et en curatif contre le mildiou, la moniliose, la rouille, la cloque, la tavelure ou la fonte des semis. Il peut être alterné avec le purin de bardane qui est aussi très efficace contre le mildiou de la tomate ou de la pomme de terre. Dilué à 10 %, il peut être pulvérisé chaque semaine sur les plantes sensibles aux maladies cryptogamiques comme les rosiers, la rose trémière, les asters, les cucurbitacées. Si la plante est déjà atteinte, arrosez son pied en complément et appliquez en pulvérisations sur toutes les parties aériennes, revers des feuilles compris. Vous pourrez reprendre l’opération tous les 3 jours. Le purin d’absinthe est reconnu pour ses propriétés antifongiques surtout sur la rouille des rosiers et des roses trémières. C’est aussi un redoutable insecticide contre les pucerons ou les chenilles. Pulvérisez-le chaque semaine en préventif ou tous les 3 jours en curatif.

Plantez des fleurs pour équilibrer l’écosystème

Dans un jardin bio, les fleurs sont indispensables pour créer cet équilibre naturel indispensable à la bonne santé des plantes cultivées.

  • La bourrache : elle attire de nombreux insectes pollinisateurs. Elle est notamment très appréciée des abeilles. La bourrache agit comme répulsif pour les limaces et escargots. Semez la bourrache à partir de février en godet à l’abri ou en mai directement en pleine terre. Vous pourrez l’arroser en périodes sèches. La bourrache est une annuelle qui a la faculté de se ressemer naturellement.
  • Les capucines : elles attirent les pucerons. L’astuce ici est de les cultiver en bordure de potager. Les pucerons y trouveront refuge, délaissant ainsi vos cultures légumières. Semez la capucine de février à avril, en poquet en place ou en godet pour repiquer 1 mois plus tard. Vous pourrez récolter les graines matures pour les ressemer. Choisissez des variétés naines ou grimpantes en fonction de votre espace.
  • Les tagètes : elles sont idéales pour les cultures dérobées, au pied des tomates, concombres ou autres plantes à forte croissance. Vous pouvez les semer en avril ou mai en poquet, à la volée en place ou en godet pour une plantation 1 mois plus tard. Récupérez les graines pour les ressemer. Les tagètes sont très utiles pour un jardin bio. Leurs racines sécrètent une substance inhibant la croissance des nématodes, connues pour être la source de gros dégâts dans les cultures. Les tagètes peuvent également être cultivés comme engrais vert.
  • La lavande : elle est mellifère et attire donc de nombreux insectes pollinisateurs. Les fleurs de lavande peuvent également être utilisées en infusion. La lavande est une vivace qui apprécie les terres bien drainées ainsi qu’une exposition ensoleillée. L’idéal serait de l’implanter en bordure de potager. Semez la lavande directement en place au printemps dans une terre bien ameublie et suffisamment drainée. En plant, ce sera de février à novembre à 60-80 cm de distance. Désherbez ensuite et paillez au pied puis taillez les fleurs pendant ou en fin de floraison.

En plus d’être très utiles au jardin, certaines sont comestibles. Les fleurs de bourrache ainsi que la capucine agrémenteront vos salades. Les feuilles de bourrache peuvent également se consommer à la manière des épinards.