Agriculture urbaine : Description, différents types et atouts !

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Nous vivons dans un monde de plus en plus urbanisé qui devra faire face à une plus grande demande alimentaire dans les prochaines années. Pour cela, l’agriculture urbanisée s’invite comme la solution idéale pour venir à bout de ce challenge. Il s’agit d’une culture en pleine ville qui présente d’énormes avantages surtout sur la qualité des fruits et légumes cultivés. Trouvez dans cet article une description de ce type d’agriculture, ses différentes formes et ses atouts.

Sommaire

L’agriculture urbaine : qu’est-ce que c’est ?

Comme l’indique son nom, l’agriculture urbaine est la production de végétaux en ville. Elle prend en compte la culture de fruits, de plantes, de légumes ou tout autre type d’aliment consommable. Reconnue par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture comme une nécessité du XXIe siècle, cette forme de production envahit déjà plusieurs rues dans les pays développés. Elle constitue un gage de développement durable, car dans quelques années, il aura très peu de terres disponibles pour l’agriculture classique.

L’agriculture urbaine présente de nombreux atouts, notamment la production des aliments locaux et bio en pleine ville. On note également une introduction de la biodiversité dans les villes comme apport important de cette forme d’agriculture. On pourrait ainsi considérer ce mode de production comme une parfaite alternative à la raréfaction des terres cultivables.

Dans le monde, on recense plus de 800 millions de personnes qui s’investissent dans l’agriculture en ville. Paris fait partie des villes qui s’y préparent le mieux, puisqu’elle compte libérer environ 30 hectares pour promouvoir l’agriculture urbaine en 2020.

Malgré les nombreux avantages de ce type de production, le fonctionnement ne serait pas assez simple pour réussir à nourrir toute une ville. De nombreuses nouvelles techniques devront donc être appliquées d’ici là.

Fonctionnement de l’agriculture urbaine

Vous savez certainement comment se passe une agriculture classique, mais pour ce qui est de sa forme urbaine, il faut s’y prendre d’une manière différente. Plusieurs informations sont partagées sur le sujet, comme dans cet article. Alors, comment marche-t-elle ? Où la mettre en place ? Quel résultat espéré ?

Pratiqué partout, tant qu’il y a de l’espace

L’agriculture urbaine ne nécessite aucune condition particulière sur l’emplacement ou la qualité du sol. Dès que vous avez de l’espace vide, vous pouvez déjà la pratiquer. Elle peut se mettre sur n’importe quelle surface. On ne trouvera certainement pas de champs en pleine ville, mais il aura toujours des espaces à aménager. 

Que ce soient les toits des bâtiments, les cours des écoles, les terrasses, les balcons, les parcs, les caves et les jardins, tous les espaces peuvent être utilisés. Pour les plus créatifs, il est également possible d’utiliser les containers, comme le fait la start-up Agricool.

Une combinaison de pratiques basiques et innovantes

Le fonctionnement de l’agriculture urbaine est basé sur une combinaison de pratiques classiques et de techniques innovantes. La plus simple est la culture en pleine terre, qui ne s’éloigne pas des principes de l’agriculture classique. On applique cette pratique dans les jardins potagers, les terrasses, les toits et les cours d’école.

Les techniques innovantes auxquelles fait appel l’agriculture urbaine se scindent en deux éléments : l’hydroponie et l’utilisation des LED.

L’hydroponie est une technique de culture hors-sol qui permet de faire de la production dans un circuit fermé dans lequel circule un mélange de nutriments liquides et d’eau. En général, ce circuit de production prend l’apparence d’une tour pour enfin donner une culture verticale.

L’utilisation des LED est une alternative à la lumière naturelle du soleil. On l’utilise souvent pour faire pousser les plantes dans les endroits sombres comme les containers, les parkings ou les caves.

Un résultat excellent

La mise en œuvre de ces différentes techniques garantit de très bons résultats. Sur une surface d’un mètre carré, à laquelle on applique correctement toutes les techniques, peut fournir plus de 20 kg d’aliment chaque année. Ainsi, il ne faut donc pas un grand espace pour obtenir une réelle productivité.

En outre, les risques de pollution auxquelles est exposée cette production sont minime, puisqu’elles attaquent souvent les plantes par les racines. Or, la plupart des techniques appliquées en agriculture urbaine protègent les racines en grande majorité.

Les résultats attendus pour la plus grande ferme urbaine de Paris (7 000 m2 de surface) sont estimés à 50 tonnes d’aliments par an. Dans d’autres villes comme Cuba, on estime à 1,2 million de tonnes de fruits et légumes aromatiques produits grâce à l’agriculture urbaine en 2013, soit environ la moitié de la consommation en zone urbaine.  

Les différents types d’agriculture urbaine

L’agriculture urbaine se décline sous de nombreuses formes. On en identifie six (06) types :

  • L’agriculture non professionnelle collective : l’ensemble des pratiques de l’agriculture dans les jardins familiaux et collectifs
  • L’agriculture non professionnelle individuelle : elle prend en compte l’ensemble des potagers individuels
  • L’agriculture servicielle : elle consiste à installer des ruches et bétails en écopâturage avec pour fonction la sensibilisation et l’introduction de la nature en ville
  • L’agriculture professionnelle sociale et solidaire : elle a pour fonction l’insertion et la sensibilisation
  • L’agriculture professionnelle high-tech ou indoor : production en conteneur ou en hydroponie
  • L’agriculture périurbaine ordinaire.

Cette liste des différents types d’agriculture n’est pas exhaustive, car on pourrait y ajouter quelques formes marginales telles que la culture sur trottoirs ou l’utilisation du houblon pour l’installation des murs végétalisés.

Atouts de l’agriculture urbaine

L’agriculture urbaine présente plusieurs avantages sur différents plans. Ces avantages concernent la qualité nutritive des fruits et légumes cultivés, mais également la lutte contre le réchauffement climatique.

Production bio

Le premier atout qu’on reconnaît à l’agriculture urbaine est bien évidemment la qualité de ses produits et les bienfaits de ces dernières sur la santé. Selon certaines études sur la nutrition, un Français ingère plus 1,5 kg de pesticides à travers son alimentation chaque année. Or, il est interdit d’utiliser les pesticides dans les espaces publics. Cette contrainte garantit donc une production bio issue des techniques de l’agriculture urbaine.

Un autre avantage de l’agriculture urbaine est la réduction de l’empreinte carbone à travers la mise en place d’un système de vente en circuit court. On retrouve généralement ces produits dans les épiceries de quartier, en amap, etc.

Régulation du climat et préservation de la biodiversité

L’agriculture urbaine a également des répercussions positives sur le climat. Végétaliser les espaces vides d’une ville favorise la régulation thermique de cette dernière. En effet, l’évaporation des plantes réduit considérablement la chaleur et l’humidité de l’air. Ainsi, plus il aura de plantes, plus cet aspect sera développé et moins on fera face aux conséquences du réchauffement climatique.

L’agriculture urbaine permet aussi d’optimiser la gestion des eaux de pluie, car lorsqu’on utilise un espace pour faire de la culture, il retient plus de 75 % des eaux qu’il reçoit. C’est donc un moyen de réduire les inondations dans la plupart des zones bétonnées. Enfin, ces petits blocs de végétaux permettent de préserver la biodiversité dans les zones urbaines, surtout pour les insectes pollinisateurs.

Agriculture urbaine : parfaite alternative ou complément ?

Le secteur de l’agriculture urbaine est en plein essor depuis 2015. L’utilisation des nouvelles technologies a révolutionné le domaine et permet de réussir des productions de qualité, sans l’application des pesticides. Mais peut-on déjà affirmer que l’agriculture urbaine remplacera valablement le modèle rural ? La réponse est bien évidemment négative, car même d’un point de vue économique, le monde n’est pas prêt d’abandonner l’agriculture rurale au profit de celle pratiquée en ville.

Par ailleurs, le modèle économique de l’agriculture urbaine n’est pas encore viable et prendra certainement du temps pour se construire. La plupart des entreprises qui se lancent dans ce domaine comptent généralement sur les investisseurs. Cet écosystème ne va donc pas éclore du jour au lendemain. Mais à long terme, grâce à l’apparition des nouvelles technologies, on pourrait envisager une amélioration du système.

En ce qui concerne le rendement, il n’est toujours pas évident de se prononcer en faveur de l’agriculture urbaine. Bien que le ratio entre rendement et surface cultivée soit un véritable exploit, le problème de l’espace disponible pour être cultivé est récurrent. Toujours avec l’exemple de la capitale française, il faut environ 16 000 hectares de cultures pour assurer la consommation des Parisiens, uniquement en fruits et légumes. Un espace quasiment impossible à trouver à Paris, car il représente 1,5 fois la superficie de la ville. 

Notons que la production de fruits et légumes est loin d’assurer une alimentation équilibrée à la population. Tant qu’il ne sera pas possible de cultiver du blé avec la pratique de l’agriculture urbaine, ce mode de culture sera toujours limité. Toutefois, il représente un complément non négligeable, car la demande en fruits et légumes devient très importante.

Démarrer l’agriculture urbaine

Comme vous l’aurez déjà compris, vous n’avez pas besoin d’un grand espace pour vous lancer dans l’agriculture urbaine. Déjà dans votre jardin ou sur le toit de votre bâtiment, vous pouvez commencer par de petits plants de légumes et de fruits. Cela ne suffira certainement pas à être commercialisé, mais c’est un bon début pour réduire vos achats et fruits et légumes. De plus, cela donne une bonne image de votre maison, car comme l’affirme Mazouz Hacène « Jardin bien orné, maison bien parfumée ».